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 Les Actes du colloque du 17 juin 2011 : | 
             
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                   Liens santé-travail 
                    etintérêt de la clinique médicale du travail
 
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              | INTRODUCTION L'évaluation 
                  des pratiques professionnelles en médecine du travail 
                  par les Groupes d'Analyses des Pratiques Entre Pairs (GAPEP) 
                  accompagnés par E-Pairs encourage l'instruction du lien 
                  santé travail à partir de cas cliniques présentés 
                  et débattus. Cette exploration se nourrit de la connaissance 
                  du milieu de travail et alimente le choix et l'orientation des 
                  actions sur l'environnement professionnel des salariés. 
                  Dans cette période d'incitation à la production 
                  d'indicateurs et d'actions de prévention des conditions 
                  de travail, la clinique médicale du travail est une clé 
                  de la pertinence des actions de prévention et de l'amélioration 
                  globale de la santé au travail. 
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              | MATIN :La clinique médicale du travail et l'action 
                  en milieu de travail La 
                  clinique médicale du travail, à partir du colloque 
                  singulier, est l’étape première de l’action 
                  en milieu du travail. Les constats cliniques orientent les interventions 
                  du médecin du travail en milieu de travail, et favorisent 
                  l’action de transformation à l’initiative 
                  des salariés
                    Une 
                  présentation de la problématique théorique 
                  peut être proposée, mais surtout des communications 
                  sur les cas cliniques illustrant ou questionnant ce paradigme 
                  sont attendues. 
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              | Pratique 
                  des médecins du travail et médiation (Michel HAMON) 
                 La 
                  médiation dans la pratique du médecin du travail 
                  est un sujet qui a été abordé à 
                  plusieurs reprises lors des réunions de notre GAPEP. 
                  Comme l’aptitude, c’est une question qui revient 
                  régulièrement à la surface. Mais qu'appelle-t-on 
                  médiation ? La détermination de l'aptitude n'est-elle 
                  pas une forme de médiation? En pratique quotidienne le 
                  médecin a deux interlocuteurs privilégiés, 
                  le salarié et l’employeur. Quand il doit adapter 
                  le poste de travail ou quand il est saisi d’une plainte 
                  d’un salarié, la médiation est-elle un outil 
                  légitime pour le médecin du travail? Dans quel 
                  but? A la demande de qui?... Le terme de "médiation" 
                  a été retrouvé dans les Compte-rendu de 
                  4 réunions de notre GAPEP entre juin 2009 et juin 2010, 
                  3 fois sur 4 à l'occasion de cas de "souffrance 
                  au travail". A chaque fois il a donné lieu à 
                  un débat qui illustre bien les conceptions différentes 
                  des médecins du groupe sur ce sujet. Peut-on être 
                  neutre dans la relation salarié-employeur, en position 
                  d'expert, pour tenter de trouver la meilleure solution possible 
                  dans l’intérêt du salarié ou tenter 
                  de rétablir un dialogue impossible dans l'entreprise?…. 
                  Ou doit-t-on rester dans une posture d’écoute individuelle 
                  et d’accompagnement pour tenter de comprendre avec le 
                  salarié ce qui se passe au niveau du travail et, avec 
                  son accord, adresser une alerte à l'employeur pour rendre 
                  compte des difficultés constatées et le renvoyer 
                  à ses responsabilités en terme de santé 
                  au travail de ses salariés
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              | Prise en 
                  charge d'un "Cas social" par l'infirmiere en santé-travail 
                  (Mc LIMAME)  L'observation, 
                  exposée par un GAPEP d'infirmières, décrit 
                  la prise en charge d'un salarié d'usine qui présente 
                  une dégradation lente (sur plusieurs années) de 
                  son état de santé telle que la tenue de son poste 
                  de travail est mise en question par sa hiérarchie, après 
                  que cette dernière ait alerté l'infirmerie. Tout le monde baisse les bras devant ce cas, qualifié 
                  de « cas social » cumulant les difficultés. 
                  Après entretien avec le salarié sur ses besoins 
                  professionnels, l'infirmière au travers de toutes ces 
                  difficultés soutient auprès de la hiérarchie 
                  une perspective de formation qui finit par prendre corps et 
                  parvient à maintenir le salarié au travail, voire 
                  contribue à la restauration de l’estime de soi.
 du point de vue des pratiques professionnelles 
                  : cette présentation ouvre à la discussion 
                  sur la place du soin et plus généralement la place 
                  des pratiques professionnelles de l'infirmière dans le 
                  maintien au poste chez un travailleur en précarité 
                  du fait de son état de santé. 
  D'autre 
                  part, sur les modalités (et aléas) de la coopération 
                  entre deux métiers différents (médecin 
                  du travail et infirmière du travail) se trouvant -à 
                  titre d'hypothèse- sur le même champ (santé 
                  et subjectivité; soutien à la santé du 
                  salarié au travail;) mais dont la prise en charge est 
                  différente (l'infirmière parle d'ailleurs d'accompagnement, 
                  probablement différent de la prise en charge?) Cet accompagnement 
                  au long cours du salarié par l'infirmière (la 
                  personne en lien avec son travail, en prenant en compte ses 
                  besoins) a contribué grandement à ce qu'il puisse 
                  continuer à travailler à son poste. |   | 
             
              | Plusieurs 
                  cas de souffrance au travail dans un I.M.E. (Chantal BERTIN) 
                 Au 
                  moment de l’intégration de notre groupe de médecins 
                  dans le dispositif d’évaluation des pratiques professionnelles 
                  « e-pairs », le choix de la porte d’entrée 
                  a été, de façon unanime, celui de « 
                  l’étude de cas cliniques ou de pratiques professionnelles 
                  », tous les médecins participants étant 
                  intéressés à l’approche de la clinique 
                  médicale du travail, le plus souvent après une 
                  formation en psycho-dynamique du travail. 
  Notre 
                  fonctionnement passe habituellement par l’engagement d’un 
                  médecin à présenter une observation (ou 
                  une situation problématique pour lui) lors de la réunion 
                  prochaine. Dans certains cas, le médecin a déjà 
                  rédigé un texte qu’il expose en séance 
                  et parfois, en fonction de ses préoccupations du moment, 
                  il présente une situation « non écrite » 
                  et plus « à chaud ». Quelque soit la forme, 
                  il apparaît que la présentation aux collègues 
                  permet toujours au médecin de clarifier ou d’enrichir 
                  son point de vue (souvent à travers les manques ou les 
                  réactions d’incompréhension des collègues), 
                  de lui ouvrir de nouvelles perspectives d’analyse et d’action. 
                  Il arrive qu’une intervention du médecin (réponse 
                  à un courrier, intervention en CHS-CT, orientation des 
                  consultations futures, etc…) soit discutée, voire 
                  proposée au médecin qui en rend ensuite compte 
                  au groupe lors des réunions ultérieures. Au fur 
                  et à mesure de ce cheminement collectif, des retours 
                  vers la théorie sont parfois nécessaires et font 
                  l’objet de réunions spécifiques. Lors de 
                  la présentation, des exemples cliniques seront soumis 
                  au débat. 
  Les 
                  exemples porteront sur le travail du groupe lors de la présentation 
                  d’une situation caractérisée par la survenue 
                  de plusieurs cas de souffrance au travail dans un I.M.E. et 
                  sur un exemple de débats autour du positionnement du 
                  médecin du travail amené à statuer au sujet 
                  d’un salarié atteint de TMS.
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                  INAPTITUDE ET CONSENTEMENT 
                    ECLAIRE DU SALARIE    L'application, 
                  en médecine du travail, de la loi L1111-4 du code de 
                  santé publique sur le droit des patients, pose la question 
                  de la construction du consentement éclairé du 
                  salarié pour la rédaction et la restitution d'un 
                  avis d'inaptitude. 
  Comment 
                  ce consentement se construit-il en médecine du travail 
                  ? Comment s’articule-t-il avec l'instruction des liens 
                  santé travail ? Quelles en sont les conséquences 
                  sur l'action et la responsabilité en médecine 
                  du travail ? 
  La 
                  problématique éthique et/ou juridique sera présentée, 
                  mais surtout des cas cliniques seront exposés et mis 
                  en débat sous l’angle des pratiques professionnelles 
                  déployées. 
  Une 
                  séquence table ronde terminera cette séance dans 
                  le but de confronter les professionnels de médecine du 
                  travail avec les points de vue juridique, éthique, philosophique, 
                  gestionnaires et scientifique. |  | 
             
              | Aptitude 
                  ? le cas d’une femme de chambre présentant une 
                  pathologie rachidienne  Au 
                  cours de l’année 2010, confrontés à 
                  la contestation de leur décision auprès de l’inspection 
                  du travail, plusieurs médecins ont présenté 
                  leur cas objet du litige en réunion D’EPP. Très 
                  en rapport avec le thème abordé aujourd’hui 
                  sur le consentement éclairé, nous avons retenu 
                  le cas d’une femme de chambre présentant une pathologie 
                  rachidienne - initialement en lien avec un accident de travail. 
  En 
                  dépit d’aménagements successifs de son poste 
                  de travail visant à en réduire au maximum les 
                  contraintes, elle conteste finalement son aptitude. 
  Grâce 
                  à ce cas, qui nous servira simplement d’illustration, 
                  nous pourrons aborder ensemble les pratiques professionnelles.
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              | « 
                  Docteur mettez-moi inapte, je ne veux plus y retourner» 
                  (E. TRESCOL)  E. 
                  TRESCOL présente à partir d'un cas, tiré 
                  d'une petite série ainsi intitulée, et discutée 
                  dans son GAPEP en 2010-2011, les éléments faisant 
                  repères pour les pratiques professionnelles de ses pairs. 
  Maxime, 
                  la quarantaine, père de famille nombreuse, travaille 
                  dans le même bureau d'étude depuis 15ans. En quelques 
                  mois il perd tout plaisir à travailler. Le récit 
                  qu'il fait à son médecin du travail oriente ce 
                  dernier vers une dépression professionnelle. 
  A 
                  partir de l'application de l'article L1111-4 du code de la santé 
                  publique, le médecin du travail accompagne Maxime dans 
                  l’élaboration de son histoire professionnelle. 
                  Un entretien de clinique médicale du travail est proposé 
                  au salarié en difficulté. C'est le point de départ 
                  à partir duquel la question clinique peut être 
                  abordée avant de solder la question de son retrait. 
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              | Exposé 
                  de Michel LEDOUX Avocat à la Cour Spécialiste 
                  en Droit Social L’ 
                  obligation pour l'employeur de tenir compte des préconisations 
                  du médecin du travail 
                  L'évolution de la Jurisprudence : L'obligation de résultat 
                  L'évolution des textes en matière de discrimination |  | 
             
              | Aptitude 
                  et consentement éclairé Madeleine BROM MIRTMO Il 
                  s’agit ici d’aborder la question de l’aptitude 
                  avec le filtre de la question du consentement, et bien sûr 
                  pas de faire un retour sur l’ensemble de la problématique Un consentement éclairé dans le cadre du lien 
                  de subordination ? Est-ce possible ?
 Consentement éclairé ? Eclairé sur le risque 
                  ? consentement à être exposé ?
 
  Eclairé 
                  sur les conséquences ? 
  consentement 
                  à être malade ? consentement à perdre son 
                  emploi ou son travail ? La question du consentement éclairé est une question 
                  posée au patient, ici le salarié, et au médecin 
                  :
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              | Table 
                  ronde : compte rendu animee par Alain Machefer, journaliste avec la participation de
  
                   Michel Ledoux, specialiste en droit du travail,   Catherine Omnes, socio-historienne  Magdeleine Brom, medecin inspecteur regional de la region 
                    Alsace  Successions de regards croises Conclusion par Alain Carré A Carré 
                  :  Mme 
                  Omnes nous a démontré dans une perspective historique 
                  vertigineuse, l’attitude constante de privilégier 
                  un abord assurantiel de la santé au travail : cela explique 
                  la contradiction, en référence aux variabilités 
                  intra-individuelles notamment, à s’obstiner à 
                  sélectionner les salariés sur des critères 
                  de santé. Il s’agit là d’ un pur calcul 
                  de probabilité. M Ledoux nous a remonté le moral 
                  en traçant le chemin positif de la jurisprudence en matière 
                  de santé au travail et ses perspectives futures dans 
                  le respect du droit constitutionnel à la protection de 
                  la santé mais sans nous dissimuler le renforcement de 
                  la responsabilité du médecin de « dire ». 
                  Enfin, Madeleine Brom a rappelé de façon remarquablement 
                  convaincante, en référence à Didier Sicart, 
                  l’injonction délicate que représente le 
                  consentement éclairé du salarié en médecine 
                  du travail qui ne relève pas tant de notre responsabilité 
                  juridique mais bien plutôt de notre pleine responsabilité 
                  professionnelle et médicale déontologique. |                   | 
             
              |  |