Les actes du colloque
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Colloque
E-Pairs Association SMT
« La clinique médicale
du travail »
Contribution de la médecine du travail
du vendredi 14 juin 2013
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de :
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Les 4 themes de la journée
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THEME
N°-1 : Concepts de la Clinique médicale
du travail : les mots clés
Alain Carré,
Nicolas Sandret, Huguette Martinez
PRESENTATION
A
travers des définitions claires et illustrées,
cette présentation vise à introduire de
l’intelligibilité dans la genèse
de ce qui sera nommé « clinique médicale
du travail » et à décrire, dans
le détail, la structure fonctionnelle de cette
clinique et ses objectifs.
Elle a émergé dans les pratiques professionnelles
des médecins du travail sous l’effet d’un
double mouvement. Le premier théorique et conceptuel,
permis par les acquis des sciences humaines du travail
telles que l’ergonomie, la psychodynamique du
travail ou la clinique de l’activité. Le
deuxième plus pragmatique permis par l’évolution
du métier et des pratiques des médecins
du travail qui, après avoir pu penser de façon
novatrice à la lumière de ces connaissances
le travail et son impact sur notre santé, ont
progressivement déployé une praxis clinique
prenant le travail comme grille de lecture des liens
santé-travail, venant enrichir et compléter
la clinique médicale pour la déployer
dans le champ spécifique de la santé au
travail.
L’ergonomie
sera évoquée par ses découvertes
concernant le travail prescrit bien différent
du travail réel à la base de la compréhension
des évolutions des organisations du travail.
Le nouveau management pourra être interrogé
au regard de son impact sur les collectifs de travail
qui voient se rétrécir les espaces de
discussion et de délibération.
La
psychodynamique du travail est héritière
de la centralité du travail de l’ergonomie.
Elle structure une part de notre travail clinique par
la compréhension de la dynamique de la reconnaissance
de la contribution via les jugements des pairs et de
la hiérarchie. Elle permet de comprendre la fragilisation
des coopérations professionnelles quand les règles
de métier ne peuvent plus être débattues.
Elle donne des clés pour accéder à
ce qui fait obstacle à l’engagement subjectif
dans le travail du fait des stratégies défensives
inconscientes qui occultent ce qui serait trop douloureux
dans les effets subjectifs de la souffrance professionnelle.
La
clinique de l’activité permet de comprendre
la dynamique propre de l’activité de travail,
comment l’intelligence pratique y nait de la résistance
éprouvée du réel. Comment les savoir-faire
sont incorporés avant d’être pensés.
Elle met l’accent sur les causes de la souffrance
dans le travail qui sont toujours liées au désaccord
sur la façon de travailler et le résultat
du travail.
Ces
connaissances en relief permettent depuis une vingtaine
d’année à de nombreux médecins
du travail de refonder leur pratique professionnelle.
Les associations organisatrices ont pris toute leur
place dans ce travail. |
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THEME
N°-2 : Une
histoire à comprendre ensemble
Annie Deveaux, Alain Grossetête
PRESENTATION
Deux
monographies de clinique médicale du travail
seront présentées de façon à
comprendre les ressorts du travail clinique qui y a
été déployé. L’une
illustrera un cas de psychopathologie du travail. L’autre
une pathologie d’usure professionnelle par perte
de la capacité de prendre soin de sa santé
comme les TMS ou la pathologie rachidienne.
La
présentation pourra être faite par un intervenant
qui n’en sera pas l’auteur. Elle sera suivie
de la thématisation des points clés :
quelle conduite médicale de cette consultation,
la spécificité de l’histoire individuelle
et collective de l’activité de travail
et de l’engagement subjectif dans le travail,
la question des défenses, des émotions,
des affects, des écrits etc.
Une
monographie de clinique médicale du travail «
acte » d’un moment d’une compréhension
du côté du travail. Cette compréhension
est co-construite au cours de la consultation médicale.
D’une part du point de vue du sujet qui découvre
les conflits de règles professionnelles à
l’origine de ce qui fait difficulté dans
son travail jusqu’à l’émergence
d’une souffrance pathologique et des mécanismes
délétères qui y naissent. Du point
de vue du médecin du travail qui y nourrira un
diagnostic médical en situation lui permettant
d’accompagner cliniquement le sujet au travail
pour préserver ou retrouver son pouvoir d’agir,
lui permettant d’émettre éventuellement
des préconisations médicales.
Pour
donner à voir le travail clinique, une attention
sera déployée à « faire transparaitre
les émotions » qui permettent à
chacun à sa manière de comprendre de façon
avisée. Les monographies retenues donnent de
la « chair » à la clinique médicale
du travail et visent à permettre d’y repérer
« une praxis » de la conduite de la consultation
nourrie par la clinique médicale du travail.
Pour
rendre compte de la diversité clinique, avant
le colloque des monographies de cliniques médicales
du travail pertinentes seront accessibles aux participants
du colloque pour illustrer la pluralité des situations
instruites par la clinique médicale du travail. |
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THEME
N°-3 : Une pratique clinique
pour accéder aux effets du travail et du «
travailler » sur la santé
Odile Riquet, Dominique Huez
PRESENTATION
Cette
présentation se situe entre le théorique
et le « praxique ». Elle donne acte que
l’objectif de la consultation nourrie de «
clinique médicale du travail » est de
permettre au sujet de recouvrer son « pouvoir
d’agir ». Le médecin du travail
y déploie une écoute médicale
compréhensive pour permettre au sujet de prendre
soin à nouveau de sa santé.
Il
s’agit concrètement pour le médecin
du travail de faire raconter par le sujet comment
il fait dans le quotidien pour arriver à travailler,
malgré ce qui y fait objectivement obstacle.
Il faut, pour le médecin, oublier ses idées
préconçues et faciliter le récit
en manifestant ses difficultés à comprendre
l’activité du salarié pour ne
pas coller au discours et éviter les chausse-trappes
dans le récit qui s’accrochent au relationnel
et comportemental de collègues ou de la hiérarchie.
Il ne s’agit pas seulement de poser un certain
nombre de questions sur l’organisation du travail.
Il faut se faire raconter dans le détail une
situation de travail dans laquelle le salarié
a été mis en difficulté, les
premiers incidents qui l’ont malmené.
Si la situation actuelle est très douloureuse,
proposer de raconter des situations antérieures
où le travailler ensemble permettait de construire
sa santé au travail et permet de reprendre
pied dans une activité de travail où
le pouvoir d’agir s’est construit dans
la confrontation à la résistance du
réel.
Dans
la consultation de clinique médicale du travail,
notre attention se porte sur les signes évocateurs
d’un affect, témoins de quelque chose
d’impensé. Le fait de parler de son travail
permet au salarié un niveau d’élaboration
plus complexe, où sa problématique prend
une nouvelle dimension, ce qui peut lui permettre
de prendre conscience des enjeux de son activité
et de ses dimensions conflictuelles. Lors du travail
d’élaboration, l’émotion
peut être reconnue comme témoin de ce
que le salarié met de lui-même dans le
travail, témoin de sa singularité. Il
y a une intelligence du corps. Il n’y a pas
de « travailler » sans engagement du corps.
C’est à ce corps là que nous avons
à faire dans nos consultations. Le symptôme
s’éprouve par le sujet comme une limitation
de sa liberté, comme une résistance
à son pouvoir d’agir, à sa capacité
d’être affecté. L’émotion
ressentie, reconnue comme tension entre ses mobiles
et l’organisation du travail offre au salarié
la possibilité d’ajuster ses choix à
la réalité de son travail, ce qui ouvre
d’autres issues possibles que la pathologie
aux conflits qui le traversent. Le travail d’élaboration
peut permettre de rendre intelligibles les orientations
et les motivations des salariés, les conflits
peuvent être ramenés à des enjeux
de travail susceptibles d’être expliqués
et discutés avec autrui.
Le
médecin du travail nourrit son diagnostic clinique
de ce travail spécifique. Il y adosse ses préconisations
médicales et en nourrit son action de prévention
collective primaire ou de sauvegarde.
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THEME
N°-4 : Ouvrir à la
prévention individuelle et collective ; restaurer
le pouvoir d’agir
Florence Jégou, Gérard
Lucas, Thérèse Buret
PRESENTATION
Le
médecin du travail accompagne la construction
de la santé de chacun au travail. Pour cela il
doit pouvoir être veilleur, témoin, “
passeur ”, laisser des traces, alerter éventuellement.
Son exercice doit contribuer à permettre l’action
pour la construction de la santé au travail.
Il assure pour cela les diagnostics des atteintes à
la santé du fait du travail, individuellement
et collectivement. Cette pratique de médecine
de première ligne permet au médecin du
travail d’accompagner les collectifs de travail,
d’ébaucher des pistes de compréhension
sur les effets délétères d’organisations
ou de relations du travail et ainsi de rendre compte
des causes professionnelles des atteintes à la
santé.
La présentation sera structurée autour
de quatre séquences :
Une
séquence autour de la clinique médicale
du travail au service de la prévention individuelle.
Dans le quotidien de nos consultations, cette clinique
vise à permettre au salarié de décrypter
ce qui fait difficulté dans l’activité
de travail. La compréhension par le salarié
du lien de sa pathologie avec le travail est le meilleur
traitement pour restaurer son pouvoir d’agir.
Une
séquence autour de la pluralité clinique
individuelle de tout un collectif, au service de ce
collectif quand les conflits du travail font cause commune.
La veille médicale collective prend l’organisation
du travail et les relations de travail comme grille
de lecture. La mise en visibilité pour le collectif
des facteurs de risques très concrets dans l'organisation
de travail, pour les mettre en débat permet l’évolution
de cette organisation du travail dans un sens plus favorable
à la santé.
Une
séquence pour appréhender les effets de
la restauration du pouvoir d'agir sur le collectif lui-même:
l'action par les salariés eux-mêmes.
Une
séquence pour mesurer en responsabilité
notre devoir d’alerte médicale de risque
psychosocial d’une organisation du travail quand
la gravité de la situation le nécessite.
L’alerte relate alors très concrètement
l’instruction par le médecin du travail
des difficultés de réalisation du travail
et l’impact de cela pour la santé. L’alerte
médicale dans l’entreprise est un outil
repère pour accompagner l'action des salariés
et des encadrants vers une organisation du travail qui
préserve la santé au travail.
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